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Comment fabrique t’on un chapeau ?

par | Nov 9, 2020 | 0 commentaires

Pour faire une chapeau en feutre, il faut utiliser la vapeur pour chauffer le cône de laine pré-traité et ainsi pouvoir l’étirer sur une forme à chapeaux. On achète les cônes feutrés et teints en usine. J’utilise aussi des cônes à béret qui gardent leur souplesse.

Il faut les traiter avec un produit durcissant pour qu’ils deviennent rigide.

Le cône est chauffé dans une autoclave. J’ai fabriqué la mienne artisanalement.
Je l’étire rapidement sur une forme en bois. J’en ai aussi en plastique plus moderne mais moins pratique car on ne peux pas clouer dedans.

Le cône de laine (ou de poils) est ensuite fixé sur la forme à l’aide de ficelle, de rotin fixé par des clous très fins.

On le laisse sécher complètement. On peux ensuite le démouler et faire les finitions.

On met un gros grain à l’entrée de tête réparti également sur le pourtour du chapeau. Le décor se fait ensuite à l’extérieur du chapeau.
Certains chapeaux sont fait en 2 parties. On moule la calotte. Une fois la calotte faite, on découpe le surplus du cône que l’on étire une nouvelle fois en le passant à la vapeur et on le moule sur le bord.
On peux aussi travailler à main levée quand on n’a pas d’autoclave. Il suffit alors d’utiliser un fer à sec et une pattemouille. Là, c’est le coup de main qui fait la différence.

C’est un geste qui doit être très rapide car l’on doit travailler lorsque le feutre est chaud. Si l’on attend trop, il refroidit et il est alors difficile à manipuler. Il faut alors le repasser à la vapeur. Les formes en bois sont généralement en tilleul car c’est un bois tendre dans lequel on peux piquer facilement les épingles et qui supporte bien la chaleur et l’humidité.

Pour les feutres en laine artisanal, je fabrique moi même les cônes à partir de la laine des moutons que j’ai récupéré après la tonte.

Je lave la laine plusieurs fois à l’eau froide sans trop la manipuler pour éviter quelle ne se feutre. Je sors les déchets que sont entrelacés dans la toison (brindilles, plantes, insectes mais aussi crottes)

Une fois que la toison est propre, si besoin, je la teins en la faisant bouillir dans une grosse gamelle avec une très petite quantité de teinture en poudre et du vinaigre blanc pour assurer la prise de la teinture et de l’eau. Quand mon eau de teinture est redevenue transparente, ma laine doit refroidir sans que je la manipule. Elle est ensuite mise à sécher.

Après, qu’elle soit bien sèche, je la passe au banc à carder pour dégrossir le cardage et permettre à la laine de s’aérer. J’obtiens alors un nuage de laine.
Je passe ensuite cette laine dans la cardeuse à rouleaux. En tournant la manivelle, le petit rouleau entraîne la laine dans la machine. Elle est ensuite peignée par le gros rouleau qui la coiffe sur le rouleau. Cette machine évite le travail fastidieux du cardage à la main avec les peignes à carder. J’obtiens une nappe de laine avec toutes les fibres dans le même sens.

Pour faire un cône en laine, je pose les fibres de cette nappe côte à côte pour une première épaisseur sur un chablon de la taille du chapeau augmenté du pourcentage de rétrécissement. En le retournant, je fais de même pour l’autre coté.

Je fais ensuite une deuxième épaisseur en croisant les fibres. Après vérification qu’il n’y a pas de trou, je peux faire une 3e et une 4e épaisseur.

La laine est mouillée à l’eau chaude savonneuse et aplatie délicatement. Je lui applique alors un film de plastique ou de rotin, et je le roule délicatement dans un sens, puis dans un autre. Je retourne le cône encore très fragile et je le roule encore dans les 2 sens.

Mon geste s’accélère pour les roulages suivant, toujours en croisant les mouvements. Quand je sens que la laine se tient, Je sors délicatement le chablon en savonnant doucement la laine. Je peux alors foulonner le chapeau. C’est à dire que je le maltraite, je le lance sur mon plan de travail, je le frotte, Je lui fais subir toute une sorte de chose pas gentille mais toujours dans une ambiance chaude et humide. Si besoin, je le trempe dans l’eau chaude savonneuse. Après un temps certain, mon cône a de la tenue. Je vérifie régulièrement que mes fibres ne se détachent pas. Quand je pense qu’il est prêt, je peux alors le rincer à l’eau froide et au vinaigre afin de refermer les écailles de la laine. Je l’essore bien.

Faire un chapeau en feutre est une opération longue et physique. Prévoir au moins 2 h pour le feutrage de la laine.

Mon cône est alors prêt à être moulé sur une forme. Je peux alors le travailler comme un feutre industriel.

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